Le cigare oui, l'oncologie non !
Chaque année, les discussions du Budget au Parlement donne lieu à quelques incohérences, des situations anecdotiques, voire aberrantes. La Loi de finances 2008 n'a pas dérogé à la règle. L'une des premières «perles» à être apparue concerne le cigare et elle est signée par l'opposition. Tout commence quand le groupe constitué par les élus du PJD, de l'UC et du MP présente dans sa morasse un amendement, le n° 12, demandant d'augmenter la TIC sur les cigares de 15 à 59%. Le groupe justifie son amendement par le souci de financer, grâce à ce surplus, les centres d'oncologie. L'intention est bonne.
Plus loin, un autre amendement, le n°73, complète le premier en proposant la création, à partir de janvier 2008, d'un fonds spécial pour le soutien à l'oncologie placé sous la tutelle du ministre de la santé et financé grâce toujours aux recettes supplémentaires de la TIC sur le cigare. Jusque-là, tout est cohérent. Sauf qu'au moment de passer au vote en commission, les élus de l'opposition ont apparemment changé d'avis. Jugez-en ! Alors que le premier amendement a été voté à l'unanimité, fixant la TIC à 25% au lieu des 59% demandés, le deuxième, censé être le complément, a été rejeté avec 26 voix contre et 0 pour. En d'autres termes, les 15 élus de l'opposition eux-mêmes qui ont présenté l'amendement n'ont pas voté pour. Déroutant ! A moins que le ministre des finances ne les ait convaincus entre-temps d'oublier l'idée du fonds spécial. Au final, c'est l'Etat qui en sort gagnant avec plus de recettes de la TIC sur le cigare. Le fonds pour l'oncologie, lui, peut attendre !
Le Vie économique